Une histoire sociale des haies
Les haies bocagères, autrefois fondamentales pour structurer les paysages agricoles, ont longtemps été perçues comme des obstacles à la modernisation agricole. Le remembrement, qui a marqué un tournant dans la gestion des terres, a entraîné leur disparition progressive. Mais depuis quelques décennies, un mouvement inverse s'est amorcé : les haies sont désormais reconnues pour leurs bienfaits écologiques essentiels — régulation de la biodiversité, protection des sols, et atténuation du changement climatique. Parallèlement, les normes juridiques ont évolué, passant d'une logique de simplification agricole à la pénalisation de l'arrachage des haies, marquant ainsi une véritable écologisation des pratiques. Cette table ronde explorera l’évolution des politiques liées aux haies, et comment leur préservation aujourd’hui contribue à soigner nos paysages, renforcer les liens entre les territoires et améliorer notre résilience face aux défis écologiques.

Léo Magnin
Léo Magnin est sociologue, chargé de recherche au CNRS et membre du Laboratoire interdisciplinaire Sciences innovations sociétés (LISIS). Il est l'auteur de La vie sociale des haies. Enquête sur l’écologisation des mœurs (La Découverte, 2024) et coauteur avec Rémi Rouméas et Robin Basier de Polices environnementales sous contraintes (Rue d'Ulm, 2024).
Mathilde Guillemois
Actuellement doctorante en quatrième année de thèse, je suis en phase de rédaction. Mes travaux portent sur l’évolution des paysages bocagers depuis deux siècles dans les régions de l’ouest de la France, et sur l’impact des mutations paysagères sur les dynamiques de ruissellement lorsqu’il pleut.